Chaise Triva Safari par Elias Svedberg pour Nordic Company, 1960s

Experimental architect-designer Elias Svedberg was born 1913, in Uppsala, Sweden, and hails from a pioneering generation of Scandinavian functionalist designers that includes—among others—Bruno Mathsson and Axel Larsson. A gifted talent whose designs often skewed toward the pragmatic and space-saving, Svedberg culls his fame most saliently from a groundbreaking midcentury tenure at Nordiska Kompaniet , in which he incubated the foundational Triva line: the first iteration of ready-made furniture, sold flat-packed to consumers for them to assemble themselves.

Introduced into the furniture realm by way of a precocious tutelage (age 15!) at the Sigtunaskolan school under Carl Malmsten, Svedberg completed his education in the early 1930s mostly via his own direction. He went on to edifying stints at Stockholm’s Olofskolan (also Malmsten-led), Swede cabinetmaker Hjalmar Jackson’s carpentry workshop, and later in 1933, studying art history at Harvard’s esteemed Fogg Museum—after which he moved directly into freelance design work. Rounding out the decade, Svedberg enjoyed a variety of projects both as a furniture and interior designer and exhibition architect. At the time, his home base was (notably) John Ericssongatan, a public collective very much in the Svedberg self-made/utopian mold, which housed a motley of relevant Swedish architects and design talents, including Sven Markelius and Viking Göransson.

Typical to the time, Svedberg’s designs were often functionalist—Svedberg was drawn by the style’s practicality and revolutionary potential in rationalizing everyday living. In 1943, under solicitation by an SMF Bodafors design contest for “the needs of the modern family home,” he created the first prototype of his crowning Triva Collection, including the Ta i trä, a flat-packed chair designed with, among others, a young Lena Larsson and Erik Wörts.

Svedberg parlayed Ta i trä’s success into formal and ongoing employment with Nordiska Kompaniet, for whom he was, at the time, moonlighting as a freelance interior assistant to head textile designer, Astrid Stampe. The new role allowed him to develop NK-bo, a specialty outlet aimed at younger, less affluent clientele than was the NK norm established since the early century by Axel Einar Hjorth. The NK-bo catalog mostly furthered iterations on Triva and other experimental furniture meant for serial production and was notable for the distinguished, youthful talent it employed, which ran the gamut from Stig Lindberg and Yngve Ekström to Kerstin Hörlin-Holmquist.

Svedberg enjoyed a long tenure at NK and oscillated between various company posts (including heading NK’s interior design department, from 1952 to 1961), before retiring in 1978. At some point along the way, Svedberg dipped into other media, authoring, together with Lena Larsson, the seminal book Hemeinredning (Home Interior Design), which aimed to educate and cultivate readers in creating a pleasant and practical home.

He passed away on September 11, 1987.

Stimulés par la grandeur et les possibilités offertes par les magasins haut de gamme parisiens et londoniens du début du siècle, les hommes d'affaires suédois Josef Sachs (1872-1949) et Karl M. Lundberg fondèrent Nordiska Kompaniet en 1902, jetant les bases de ce qui allait devenir la première et, à terme, la plus importante entrée dans le monde du luxe en Scandinavie.

En 1915, après une période de douze ans dans un espace réaménagé au Stureplan Plaza et suite au départ de Lundberg de la compagnie, Sachs a commencé la construction d'un magasin entièrement nouveau et beaucoup plus opulent sur le grand corridor Hamngatan, à Stockholm. Le bâtiment a été conçu par Ferdinand Boberg (1860-1946), l'un des architectes les plus importants du pays à l’époque (célèbre pour le Rosenbad de la ville de Stockholm et de sa poste centrale). Nordiska Kompaniet s'est imposé comme le premier grand magasin de Stockholm : moderne et à plusieurs étages, situé au centre de la ville, offrant un large éventail de services et de marchandises d'inspiration nordique capables de séduire la clientèle la plus élitiste de la région. 

Au-delà des bijoux, de la mode, des cosmétiques, de l'alimentation, du premier escalier mécanique suédois et des panoramas sans fin d'acajou (qui, lors de son ouverture, tapissait la majeure partie de son intérieur), Nordiska Kompaniet Hamngatan offrait aux clients sa propre ligne de meubles sur mesure fabriqués dans des ateliers à Nyköping (1904). L'esthétique du design reflète la philosophie générale de l'entreprise : une production de haute qualité, des lignes épurées avec des touches d'élégance raffinée et, surtout, un air d'exclusivité.

Au fil du siècle, l'aile de conception et de production de l'entreprise Nordiska Kompaniet a attiré certains des plus grands innovateurs scandinaves en matière de design. De 1927 à 1938, l'architecte et designer suédois Axel Einar Hjorth a dirigé le département mobilier et aménagement intérieur de Nordiska Kompaniet, une période qui a marqué l'expansion de l'entreprise sur la scène internationale. Il a dirigé les showcases de Nordiska Kompaniet lors de plusieurs expositions importantes de l'industrie, telles que l'Exposition Universelle de 1929 à Barcelone, celle de Stockholm en 1930 et celle de Chicago en 1933. En cours de route, Hjorth a été acclamé pour ses intérieurs souvent réalisés en pin et conçus pour de prestigieux clients publiques et privés, dont la bibliothèque municipale conçue par Gunnar Asplund à Stockholm et un wagon de train pour le Shah d’Iran. Pendant le mandat de Hjorth, Nordiska Kompaniet a commandé des œuvres emblématiques à Asplund (sa chaise latérale en tube d'acier Karmstol et son fauteuil GA-2 (1931) ainsi qu'à Carl Malmsten, architecte et designer suédois de renom, qui a créé le mobilier de la salle de concert de Stockholm (1928), la Maison des Nations à Genève (1934) et plus encore.

Alors que le design d'intérieur sur mesure dans les espaces publics restait l'objectif principal de Nordiska Kompaniet au milieu du siècle dernier, en particulier dans les années 1950, lorsque les meubles Nordiska Kompaniet aménageaient les banques, hôtels, ambassades, bateaux à vapeur et restaurants suédois, cette époque vit également l'essor des meubles de design pour la production en série. A noter en particulier la Trivaserie (ou Triva-Bygg), conçue par Elias Svedberg et lancée à Malmö en 1944, qui présentait des meubles standards distribués dans des emballages plats à construire par les consommateurs eux-mêmes à la maison (l'un des premiers exemples des meubles rendus célèbres par Ikea, autre poids lourd suédois).

Sous la direction de la designer Lena Larsson de 1947-1965, la ligne Trivaserie est intégrée dans la marque expérimentale NK-bo de Nordiska Kompaniet. Au cours de ces années, la série Triva ne s'est pas limitée au mobilier démontable et s'est étendue à des modèles comme le canapé Paradiset de Kerstin Hörlin-Holmquist (vers 1958) et le banc Tokyo d'Yngvar Sandström (vers 1964). Parmi les autres créations mid-century notables de Nordiska Kompaniet, mentionnons la coiffeuse Annette (1943) et la chaise Trienna (1957) par Carl-Axel Acking, architecte, décorateur et designer industriel de renom. 

Aidée par l'influence des consommateurs du grand magasin, qui a donné l'espace et le contexte pour présenter des produits uniques non seulement en exclusivité, mais aussi dans des espaces complets, Nordiska Kompaniet a connu des décennies de succès de fabrication avant que la baisse de rentabilité oblige la fermeture de son atelier de Nyköping en 1973. Aujourd'hui, l'entreprise est toujours reconnue comme un fournisseur de biens et de services de premier plan, opérant à partir de deux points de vente : le NK original à Hamngatan, et un autre à Göteborg (depuis 1971).